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Mortalité des arbres : une catastrophe silencieuse

Photo du rédacteur: Fire Chaser 13Fire Chaser 13

Les forêts françaises, qui représentent 27,1% du territoire, sont aujourd'hui confrontées à une menace sans précédent : le changement climatique. Les conséquences de ce phénomène deviennent de plus en plus visibles, notamment à travers une augmentation significative de la mortalité des arbres, prémices d'incendies toujours plus intenses et dévastateurs dans des endroits jusqu'ici épargnés.

Le roussissement des forêts : le symptôme du changement climatique

Les récents rapports de l'Institut national de l'information géographique et forestière (IGN) sont sans équivoque : la mortalité des arbres en France s'accélère de manière inquiétante. Sur la dernière décennie, la mortalité a augmenté de 80%, touchant 3 à 4% des territoires forestiers.

Les causes de ces dépérissement sont multiples :

  • Sécheresses prolongées : Les épisodes de sécheresse, de plus en plus fréquents et intenses, affaiblissent les arbres et les rendent plus vulnérables aux attaques d'insectes et de maladies.

  • Vagues de chaleur: Les températures élevées stressent les arbres, altérant leurs fonctions physiologiques et les exposant à un risque accru de dépérissement.

  • Prolifération des insectes ravageurs : Les conditions climatiques plus chaudes favorisent le développement d'insectes qui affaiblissent les arbres et les rendent plus susceptibles d'être touchés par les maladies et les incendies.

  • Hivers plus doux : Ces hivers favorisent le développement de certains insectes ravageurs, qui prolifèrent et attaquent les arbres affaiblis.


Lien entre mortalité des arbres et feux de forêt

Les arbres morts constituent un combustible supplémentaire pour les feux de forêt. Lorsque des forêts sont fragilisées par la sécheresse et le dépérissement, elles deviennent de véritables "poudrières" prêtes à s'enflammer. Les feux de forêt, qui restent dans la majorité des cas circonscrits, sont désormais plus fréquents, plus violents et plus difficiles à maîtriser.


Ces accroissements de risque incendie sont redoutés dans les régions Auvergnes-Rhône-Alpes et le Jura où le dépérissement atteint des milliers d'hectares de massif affectés par le dépérissement. Le frêne, l'épicéa, le chataîgner mais encore le douglas subissent de plein fouet les attaques de scolytes.

Dépérissement de Douglas en Haute-Loire

Face à la menace, quelles solutions ?

L'ONF et toute la filière bois se penchent sur cette question. Il existe plusieurs solutions :

  • Lutter contre le changement climatique: en réduisant les émissions de gaz à effet de serre afin de limiter le réchauffement climatique et atténuer les impacts sur les forêts.

  • Adapter les forêts au changement climatique: en révisant les pratiques forestières pour favoriser la plantation mixte d'essences mieux adaptées aux nouvelles conditions climatiques et renforcer la résilience des forêts.

  • Renforcer les moyens de prévention et de lutte contre les incendies: par des investissements importants qui se révèlent nécessaires pour améliorer les dispositifs de surveillance, d'alerte et d'intervention en cas d'incendie dans les milieux affectés par ces risques croissants

  • Sensibiliser le public: par une meilleure connaissance des enjeux liés à la forêt et au changement climatique pour mobiliser l'ensemble de la société.


Sans un travail majeur d'adaptation de nos forêts aux conséquences du changement climatique, nos paysages pourraient bien changer en l'espace de trois décennies. En effet, d'après le GIEC, l'évolution des températures à nos latitudes devraient être plus rapide que la vitesse d'adaptation de la grande majorité des espèces d'arbres.


 
 
 

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