- 78,4 %, c'est le déficit pluviométrique moyen sur la station de Marignane depuis le 1er janvier 2023. Trois mois consécutifs secs, déficitaires en précipitation et un mois d'avril qui s'annonce une nouvelle fois avec -40 à -60% de pluie en moins.
Faisons le point.
Une situation hydrique qui se tend
L'année 2022 a enregistré 9 mois en déficit pluviométrique ce qui a conduit à la réduction de la masse d'eau disponible dans les nappes phréatiques. Sur les 5 mois de recharge des nappes, seuls les mois de novembre et décembre ont été excédentaires conduisant à la situation actuelle : un arrêté de sécheresse émis dès le 09 février 2023 sur le département des Bouches-du-Rhône. Si on réalise le cumul des précipitations ramenées à la normale (1991-2020), il nous manque -267 mm du 1er janvier 2022 à aujourd'hui sur la station de Marignane.

Le niveau des nappes est bas sur le département (photo ci-après).

Le niveau des nappes phréatiques n'a pas d'incidence sur la végétation car il s'agit d'eau à plusieurs mètres de profondeur. Toutefois, ce niveau a une importance sur la disponibilité en eau de la société, et sur le long terme la capacité du réseau dans la lutte incendie. Cette question est d'ailleurs soulevée dans cet article de l'Indépendant.
Une sécheresse météorologique installée
Sur les trois premiers mois de l'année, il n'aura plu que 19,5 mm au lieu de 104,2 mm de manière moyenne (1991-2020) sur la station de Marignane. C'est 42 mm pour Istres contre 107,8 mm en moyenne, 28,9 mm pour Salon-de-Provence contre 101,4 mm (données Infoclimat).
Alors que jusqu'ici l'humidité de l'air importante limitait l'assèchement de la strate herbacée, l'arrivée des beaux jours du printemps et d'une humidité plus basse va conduire à un assèchement superficiel rapide.
Les modèles montrent que nous aurons l'équivalent d'une sécheresse de surface digne d'un début de juin à partir du 10 avril pour la moitié Ouest du département des Bouches-du-Rhône.
Vers un risque de multiplication des départs de feu

Le mois d'avril s'annonçant déficitaire, le risque de départ de feu et la multiplication des causes est à anticiper sur le département.
Les récents incendies dans l'Hérault (photo ci-contre) le 05 avril montrent un comportement de feu caractéristique de l'été avec une fumée dense et sombre avec un feu qui monte en cime.
Sans précipitations utiles d'ici la mi-avril, le risque incendie sera présent lors des journées sèches et venteuses. Pour ne rien arranger, le mois de mai tend vers la normale en terme de précipitation, voire au déficit. Cela sera à affiner d'ici la fin du mois d'avril.
Comments